André Comte-Sponville serait sans doute un excellent manager !
C’est la réflexion que je me suis faite en l’écoutant dans le podcast Legend de Guillaume Pley.
Il y parlait de bonheur… et je n’ai pas pu m’empêcher de transposer ses propos sur la motivation professionnelle (chacun son prisme…)
Faites le test !
Lisez ses mots une première fois tels quels, puis relisez-les en remplaçant bonheur par motivation et en pensant à la relation manager-collaborateur ou patron-salarié.
André Comte-Sponville :
- " On peut faire le malheur de quelqu’un, ça c’est facile. Mais si vous me demandez comment faire son bonheur, je ne peux pas. On ne peut pas rendre les autres heureux, on peut les rendre malheureux. Inversement, on peut créer des conditions telles qu’ils auront plus de facilité à faire leur propre bonheur. Mais faire le bonheur de quelqu’un d’autre, c’est rigoureusement impossible"
Alors ?
Si vous avez fait l'exercice de lire ces mots en pensant "management" vous serez peut être arrivé à la même conclusion que moi.
Perso, je pense que demander encore et encore aux managers de “motiver” leurs collaborateurs est une incantation très malsaine.
Les pointer du doigt à longueur de journée, notamment sur ce réseau, via des posts à la gloire du baby-sitting est une façon de confondre bienveillance, exigence et assistance.
Bref, la motivation c’est d’abord personnel.
Bien sûr on peut démotiver quelqu’un, ça c’est facile.
Mais motiver, c’est une autre histoire !
Transférer la responsabilité de la motivation intrinsèque d’une personne sur les épaules d'un tiers est un pas trop souvent franchi dans l’entreprise.
En faisant ça, on abîme les managers (et leur fonction) et on déresponsabilise encore un peu plus leurs collaborateurs sur quelque chose de majeur : leur capacité à décider de leur propre trajectoire.
Allez, sur ce, je vous laisse préparer votre réunion commerciale de lundi prochain !
Ps:
Si votre lecture de ce post, votre prisme, vous a amené à relire les mots du philosophe en pensant à l’Etat Nounou, n’allez pas dire que je vous l’ai soufflé…
Marrant car j’ai vu hier une vidéo du même Comte-Sponville s’adressant à des étudiants sur ce même sujet : en gros, un manager doit exclusivement s’occuper du désir de ses collaborateurs (en basant ses propos sur Aristote et Spinoza). Je vais essayer de la retrouver et te l’envoyer en privé.